Mon Inde à moi Voyages, expériences, questions

Delhi, Varanasi et le Népal..à 18 ans

 

 

 

 

 

 

 

 

30 juillet 2003

2h du matin
Anoop Hotel, New Delhi, Inde


Sortie de l'aéroport. Après avoir changé de l'argent on prend un taxi "pre-paid" direction Pahar Ganj. Mmmh...slalom entre les véhicules, a fond la caisse, ça fleure bon le camion Tata. Et puis soudain, a un feu rouge...PAAF ! Une explosion qui nous secoue la tripe, qu'est-ce que c'est ? qu'est-ce que c'est ? Le pneu du camion Tata d'à côté qui a explosé. Ah, ok !

J'ai rencontré 3 petits frenchies à l'hôtel, ils arrivaient juste quand on faisait les papiers pour la piaule à la réception. Un mec, deux filles sympas, ils font un voyage avant d`attaquer leur 5eme année de médecine a Bordeaux. Sur le toit au resto,on leur a file quelques tuyaux, ils nous ont demande des infos sur un peu tout...est ce qu`on peut sortir le soir , la mousson, faut-il laisser des pourboires...

Mercredi 30 Juillet
17h


J'ai testé mon hindi au resto de l'Ajay Guest House, "iske kitne paise hai ?" (c'est combien?). Et le serveur m'a répondu en hindi, j'étais un peu dans la merde mais en fait j'ai cru comprendre : "Votre hindi est tres bon !" et il a apporté l'addition (test réussi !). " shukriya! " (merci!).

20h
Resto de l'Ajay.

Ma "potato salad" vient d'arriver. J'ai faim, j'ai un coup de barre.
Ah! la lumière est revenue! Pendant un instant ça a été le noir complet dans la salle puis le générateur a pris le relais le temps de la coupure. Entre ça, les ventilos qui tournent et le bruit du refroidisseur d'air à coté on ne s'entend plus !

23h

Je suis seule dans la chambre, j'ai pris une douche, éteint la télé parce que j'en avais marre d'entendre l'américain guttural de CNN et bon...je sais pas quoi faire. Il a plut par intermittence (du spectacle gnarf gnarf gnarf! c'est pas drôle je sais) quasiment toute la journée, ça me fait penser que mon lit est adossé à un magnifique tuyau gris en PVC par où s'écoule l'eau du toit, et fraichement installé si j'en juge par le trou au plafond qui fait 3 ou 4 fois le diamètre du tuyau, mais qui est habilement rebouché par une espèce de ciment gris foncé d'où partent des traces de doigts qui s'étalent en étoile sur le plafond blanc.

Pas loin de la, collé sur le carrelage du mur (gris pour être assorti avec le tuyau!) une affichette du resto nous indique, à nous braves voyageurs imprévisibles décalés par les fuseaux horaires:

ANOOP
TOM YAM THAI
RESTAURANT
24 Hour`s open
(italian food, Appetizers & Bakery)
24 hours Room Service
Restaurant No.-7
HAVE A NICE STAY

 


Tu as envie d'une omelette ou d'une soupe a 4h du matin ?
Ou alors tu es coincé entre le lit et les toilettes parce que tu t'es fait refilé une bouteille d'eau minérale trafiquée ? (sans les décapsuler ils les piquent par en dessous ces filous !), ou parce que le mango milk shake n'était pas frais ? Fais toi amener un bon curd (yaourt/lait caille), c'est bon pour la flore intestinale! Et puis ça au moins tu es sûr qu'ils ne le poivrent pas.

Il est maintenant 23h30, le ventilo soulève le coin de ma feuille de mon cahier Leclerc 48 pages, papa n'est toujours pas là, encore en bas sur internet, mais je crois que je vais quand même me coucher et ouvrir le verrou pour qu'il puisse rentrer.

 

Jeudi 31 Juillet
19h30, resto de l`Ajay


Un chat famélique se ballade à côté des tables. A côté, une quinzaine de japonais sont attablés tous ensemble, en bas hier c'était les israeliens qui se sautaient dans les bras. C'est marrant j'ai l'impression qu'ils ont tendance à se regrouper facilement entre nationalités.

Le ciel s'obscurcit doucement, seules quelques teintes rosées persistent entre deux gros nuages marron-gris. (pollution-mousson)


On vient de changer d'hôtel, on a quitté l'Anoop pour venir ici, entre autre parce qu'un des ventilos faisait un bruit pas possible et qu'une lucarne dans la salle de bain donnait sur le couloir, et que la douche froide froide ca va 5 minutes...surtout qu'il ne fait pas une canicule comme en France ! Et puis ça réveille de changer d'hôtel, aujourd'hui je ne sais pas ce que j'ai mais je suis crevée. Hier j'avais la pêche mais là...Pourtant c'etait tranquille cette apres-midi, on est allé à la gare faire des réservations de train puis à Connaught Place, au "United Coffee House" manger un "ice milk shake" au chocolat parmi des indiens petit-bourgeois qui se régalaient de laisser sonner longuement leur téléphone portable avant de répondre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 1er Aout
8h30
Resto de l'Ajay

Ce matin j'etais réveillée à 7h, trop de moiteur, je vais prendre une douche...et puis comme mon père dormait encore et que je ne savais pas quoi faire, je me suis dit "Tiens et si tu glissais sur le carrelage?"...Un super gadin silencieux en posant le pied par terre, pire que si j'avais marché sur une peau de banane. Heureusement que le mur d'en face était là sinon je sais pas où j'aurais fini ! Pas un bruit, même pas un "zzzzzouip!", chute en apparence parfaitement maitrisée, sauf que j'en ai bavé pour monter la dizaine de marches qui mènent au toit. Niqué le genou!

Sur la terrasse, un japonais (une japonaise? chez eux "on distingue mal les mâles des femelles", selon la formule paternelle) fait ses étirements en fumant une clope.

J'ai vu deux singes sur les toits en face. Une mère, assez dodue pour un macaque, et son petit. Apparement c'est pas si courant que ça de voir des singes à Delhi, les cuisiniers de l'Anoop Hôtel se sont précipités au balcon pour les observer avec méfiance.
Un corbeau croaaaaaasssse sur un fil électrique. Il pleut à fines gouttes sur le carrelage de la terrasse, le même que celui de la salle de bain, donc je vais tenter l'impossible : ne pas tomber une 2ème fois...

J'ai été surprise de croiser des blacks dans la rue hier soir. Avec mon père nous étions postés à la table d'un café donnant sur la rue. Pour une fois que ce poste d'observation inestimable était libre, on s'y était jeté dessus.

Le black avait l`air de connaitre tout le monde, apparement pas un simple touriste de passage. Un japonais s`est même fait tirer le portrait en sa compagnie. Par contre, plusieurs autres blacks ont du dire un truc salace à une touriste qui leur a collé une baffe ! Bien fait...parce que purée les mecs qui abusent en Inde il y en a, alors si maintenant il n'y a pas que les Indiens qui s'y mettent...Enfin le résultat est que ça les a fait rire...
En fait ces gars, qui sont là depuis quelques années dans le quartier, ce sont des dealers. "He is selling charras" nous dit le serveur après la scène de la baffe (charras=shit).

13h

On mange et puis on va a l'hosto faire une radio, parce que le genou c'est de pire en pire là... J'ai craqué tout à l'heure j'avais trop mal...

18h

Si vous avez un jour un pépin à Delhi, l`Est West Medical Center est une petite clinique qui a bonne réputation auprès des diplomates et des expatriés, dixit le sacro-saint guide Lonely Planet (...et hop! La ptite pub au passage ! C'est gratuit ! ).
C'est une anglaise qui le tient. On m'a fait consulté un docteur, un Sikh rondouillard et jovial, qui m'a envoyé à la radio. Quelqu'un m'a conduit dans un fauteuil roulant 50m plus loin à peine à la petite salle de radio, derrière le petit bâtiment. Le manipulateur, très gentil, a reussi le miracle de me faire tendre la jambe.
Au final, "nothing is broken", but repos pendant 2 jours, cachets, pommade et bandage
...Putain de carrelage!

 

 

                                                                                         

  En revenant de la clinique, on a baffré (avec distinction quand même !) dans le calme et la fraicheur salvatrice du Metropolitan Restaurant. Mmmmh...le poulet tandoori, c'est top.
Au cyber café (20 roupies de l'heure, 0.50 euros) j'en ai profité pour narrer à Ghis et aux aut
res ma récente expérience de l'aquaplanning de chambre. Deux indiens étaient sur un chat (fond d'écran rose avec des coeurs) avec webcam, et des nanas (indiennes de surcroit, elles reputées si pudiques, tout fout l'camp !) qui enlevaient le haut...L'hallu !
Les moeurs sont en train de changer visiblement. Détails...dans la rue il arrive maintenant qu'on voit des couples se tenir la main, à la TV les chanteuses sont de plus en plus provoc, l'Inde semble découvrir l`image de la femme objet telle qu'on la connait chez nous (je pense aux clips américains de rap ou de R`n B, dont j'ai horreur, machistes à souhait. C'est de la régression totale, retour aux schémas réducteurs, et le pire, c'est que les nanas ont l'air de se plaire dans ce rôle de pouffiasse qui lustre les gentes de la bagnole de son rappeur de mec...Heu, je disais quoi déjà ?
Ah oui les moeurs, la femme indienne, en apparence, se libère. Mais dire "la femme indienne" c'est déjà trop simple. Il n'y en a pas une, il y en a plusieurs. Entre l'indienne occidentalisée qui fréquente les boutiques Levi's de Connaught Place et l'épouse du ricksaw-wallah qui habite dans un bidonville près de la voix ferrée, y'a pas un monde y'en a dix !

Dimanche 3 Aout
Chambre de l'Ajay
10h

C'est aujourd'hui qu'on part finalement, après le petit contre-temps dû à mon genou. 12h de train, direction Varanasi. J'ai toujours le genou bandé, on a pas mal marché hier apres midi en plus, dans la rue en bas, manière de faire quelques achats. Et c'était peut-être pas une bonne idée, car à force de boiter c'est le tendon d'Achille qui prend !

12h

C'est dingue ce qu'on peut voir comme gens bizarres ici ! Au moment où j'écris, il y a un européen, cheveux longs blonds vénitien, barbe hirsute, 30 ou 40 ans, une chemise colorée, colliers bracelets, mais ça tout le monde en a ici, un sourire béat. Il a commandé un truc à grignoter genre pizza et, après avoir demandé au serveur confirmation qu'il ne s'apprétait pas à manger de la viande, il appuit contre le mur un portrait du Dalai Lama, et mains jointes, fait sa prière avant d'attaquer sa pizza. Maintenant il lit le journal, un sourire satisfait mais avenant accroché au visage, le portrait de Sa Sainteté toujours appuyé au mur.

A la table de billard il y a toujours une partie en cours. Tout à l'heure c'était deux Indiens ventrus qui jouaient en pros, là ce sont deux Israeliens.

Dans la rue on a croisé un saddhu, probablement un européen, avant métamorphose, enfin parfois c'est difficile d'en être sûr...C'est comme ce vieil homme assis sur le trottoir, dont la couleur de barbe et le faciès laissaient supposer qu'il était blanc. Mais il avait tout d'un clochard.


18h30

Ca y est, nous voilà dans le train pour Varanasi. Sur la banquette en face il y a un jeune couple de Sud Coréens, très gentils. Tout à l'heure le gars a préparé une mixture dans sa bouteille d'eau minérale. Les indiens à côté et nous aussi, intrigués, nous avons demandé ce que c'était que cette poudre marron qu'il versait dans la bouteille. Le coréen m'a gentiment proposé de goûter. C'est une sorte de Blédine à base de mais, de son, de riz je crois. Pas mauvais...
Un indien est venu me taper la causette, désireux de se faire des ami(eeeee?)s à l'étranger. Moi toujours méfiante vis à vis des Indiens qui m'abordent, je me montre assez réservée. Il n'avait sans doute aucune mauvaise intention mais c'est vrai que je suis toujours sur la défensive.

Le gars a alors abandonné et s'est assis à côté du Coréen...Echanges d'écritures : je t'écris ton prénom en hindi, tu m'écris le mien en coréen...Lorsqu'arrivent deux gros bonhommes en uniforme dans le couloir, qui interpellent l'Indien, lui demandent ce qu'il fait là et verifient son billet. Puis ils lui disent de dégager de là, ainsi qu' un autre monsieur assis à côté de moi...Pourquoi ? Les banquettes sont pour 3 personnes, il y avait de la place pour tout le monde. Alors un des deux mecs en uniformes, police apparemment, me dit que la place à côté de moi doit rester libre, que personne n'a le droit de s'asseoir sur notre banquette...Heu, je ne pige toujours pas leurs raisons, mais mon père m'explique qu'il a déjà vu ca, c'est pour éviter les désagréments aux étrangers qu'ils virent les Indiens, pour ne pas qu'on risque d'être importunés, et implicitement, pour que l'on n'ait pas une mauvaise image de l'Inde.
Donc on se retrouve seuls avec le couple de Coréens, entre touristes. Pour les contacts humains c'est pas ce qu'il y a de mieux, et du coup, la conversation entre l'Indien et le Coréen s'est arrêtée net, l'Indien n'a pas osé enfreindre les ordres et reste sagement à sa place, côté couloir.

Lundi 4 Aout
Varanasi
14h

Après une nuit de train, où je n'ai pas beaucoup dormi, on est arrivé à Varanasi (ou Bénarès ancien nom), une ville de fous quand on sort de la gare, et encore, c'était 6h30 du matin ! Des embouteillages de malade ! j'ose pas imaginer ce que ça doit être dans l'après-midi !
Mais j'ai été surprise en arrivant dans la vieille ville par le calme et le charme des ruelles étroites qui mènent aux ghats, ces escaliers qui descendent vers le Gange.

J'hallucine...à peine je viens de m'asseoir qu'un Japonais à côté me demande si je peux poser avec lui pour la photo ! Je les reconnais, ce sont eux qui étaient à Delhi, le groupe des quinze. Ca me rassure de les voir là, je sais pas pourquoi ! En tout cas, ils avaient l'air de bien se marrer pour une photo, peut-être un pari entre eux...J'étais un peu gênée, il m'a dit "Thank you" alors je lui ai repondu "you're welcome" ce qui a déclenché de gros éclats de rire. Je trouvais ça un peu vexant, je me sentais un peu conne. Comme approche j'étais un peu déçue.

En arrivant à l'hôtel, à la VISHNU REST HOUSE à 8h du matin parce que le ricksaw s'est perdu dans la vieille ville, je suis restée hébétée sur la terrasse devant le Gange brumeux et la moiteur de l'air déjà insupportable, j'étais vraiment à la masse...des barques promenaient quelques touristes ravis. On a une vue imprenable sur le fleuve et sur un ghat en dessous, pas très fréquenté mais qui sert de machine à laver publique.

Je me suis ensuite couchée et j'ai dormi toute la matinée.
C'est marrant, la plupart des touristes écrivent. Là, sur 6 personnes, nous sommes 3 à écrire. Hier soir dans le train la Coréenne m'a épatée, elle a écrit non-stop pendant 3h ! Mon père, anthro-socio-psychologue refoulé, n'a pas manqué d'ajouter ceci : "les mecs observent, les nanas écrivent..."

Le ciel est dégagé mais on a l`impression d'être des légumes dans un cuit-vapeur. Sur la rive opposée paisse ( paitre ? pature ?) un troupeau de buffles.

 

 

 

 

Mardi 5 Aout
Varanasi
9h30

Qu'est-ce qu'il fait chaud dans cette ville ! Le seul endroit tenable c'est sous le ventilo, vitesse maximum. Mais quand il y a une coupure de jus, aaaaarrgh...j'étouffe ! Ici on se liquéfie, au sens physique du terme. Dehors on devient moite, puis mouillé, puis des gouttes de sueur vous coulent dans le dos, et là moi j'arrête..., je retourne sous le ventilo.


Hier soir, repas-spectacle au BABA RESTAURANT, petit concert de musique classique indienne. Le vieil homme qui jouait du sitar s'est assis à notre table avant de commencer à jouer, il a taxé un bidi à mon père et il lui a dit " Toi, ce n'est pas la première fois que tu viens à Varanasi ! ". Il nous a raconté qu'il avait voyagé en France, il y a "très longtemps", à Nice, Lyon, Paris, pour donner des concerts et des cours de sitar. Il a fait comme ça le tour du monde de l'Europe à Tokyo en passant par Moscou..."Japan very expensive !!"

14h

Depuis ce matin 10h on visite la vieille ville accompagnés par un jeune guide qui nous a emmenés jusqu'aux "burning ghats" mais il ne nous a pas suivis plus près où nous pouvions assister aux crémations...


Sur les ghats, il faut prendre le temps, de s'asseoir, d'observer. Les gens viennent te parler, d'abord business "Hello, you want boat?", puis une connivence s'installe, une situation qui nous fait rire, au-delà de cultures différentes...quelques mots en hindi, des gamins qui viennent tchatcher, l'Indien moyen qui ne faisait qu'écouter jusque-là ose se rapprocher, poser quelques questions...Et on finit par faire un attroupement !


Le ghat a aussi ses personnages : l'Indien qui parle un francais très "baba-cool" avec un accent titi parisien très prononcé. "Ma boutiq' c'est d'la merde, et les prix c'est d'la merde aussi !". Aujourd'hui il arrive vers nous en nous gratifiant d'un "saluuuut cacahueteuh ! comment ca va ? il fait chaud hein, ouai c'est dur tout le monde est kaputt..."

21h

Autre hallucination : là derriere moi à la table, un couple d'espagnols discutent (en espagnol) avec ...un saddhu ! celui qui était au ghat, clope (meme pas bidi) et journal à la main. Ca n'a pas l'air d'être n'importe qui ! ...en espagnol ! quand même! Décidemment, on se laisse trop abuser par les apparences. Mais dans les saddhus il y a aussi des imposteurs. Certains sont des mecs qui ont fait des brillantes études etc...très cultivés, position sociale élévée, et qui un jour abandonnent tout pour se consacrer à Dieu, et parcourent to
us les lieux saints de l'Inde pour, à chaque escale, se purifier un peu plus. Lorsqu'un saddhu meurt, il est considéré comme un saint et de ce fait son âme n'a pas besoin d'être purifiée par les flammes du bûcher crématoire, on le dépose simplement sur un radeau de bois et son corps est emporté par le Gange, tout comme les bébés morts-nés, les femmes enceintes, considérées comme pures, et les gens piqués par un cobra, sacré aussi car attribu de Shiva. Moins chanceux, les lépreux, qui par leur maladie portent le fardeau d'un mauvais karma, sont lestés et jetés au fond du fleuve, où ils rejoindront les cadavres des vaches, des chèvres et du petit chiot que quelqu'un a jeté dans l'eau hier, et qui a coulé à pic...

Dans une ruelle, on a dépassé un chien qui avait un trou dans la tête. Nausée...Un mec assis au bord d'une échoppe s'est mis à hurler à mon passage. Je me suis retournée, il me fixait en faisant des gestes dans ma direction, des yeux de fou, et il continuait à hurler comme un prédicateur...


Jeudi 7 Aout
19h
Pokhara, NEPAL

Deux journées de bus, deux fois 10h pour venir de Varanasi jusqu'ici. On aurait voulu aller directement à Katmandou depuis la frontière mais la route est coupée. Mon père a voulu faire bande à part en ne prenant qu'un ticket pour la frontière, on était peinard pourtant, un bus rien qu'avec des touristes étrangers, c'était sympa. Plein de Coréens, quelques Japonais, des Espagnols, un vieux géologue Canadien qui allait se faire un petit survol de l'Everest en avion, "not so expensive, only 11 000 $US" ! Il y avait aussi un jeune Australien, qui me faisait penser à mon père il y a trente ans, il voyageait solo, un peu paumé, le seul à ne pas avoir mis son sac à dos dans la soute avant le départ...Arrivés à la frontière, tout le monde à passé la douane, c'était comique, juste après le check-point des Népalais nous sautaient dessus : "Welcome to Nepal !". On était tous au même resto, celui de la Nepal Guest House, bières à profusion (le Népal c'est plus cool que l'Inde). Les Espagnols étaient chauds ! Puis dodo dans une chaleur épuisante, énervante, jamais vu ça. Sur le matin, dans mon sommeil je voyais des bouteilles d'eau minérale bien fraiches danser devant moi, toutes ruisselantes de condensation...

 

 

 

 

 

 

 

 

Samedi 9 Aout

10h30
Pokhara

Sur les ghats de Varanasi...quelque chose de magique, effrayant et captivant à la fois. Je me suis parfois sentie mal à l'aise, qu'est ce que je fais là, devant ces buchers, ces corps incandescents, touriste spectatrice d'un univers qui reste, malgré tous les discours, étranger. J'ai encore la vision d'une cérémonie, une "puja" le s
oir au bord du Gange, les gestes gracieux du pretre, la fumée de l'encensoir qui nimbait la scene d'une aura fantastique, les flammes des bougies, les tambours au rythme extatique. J'étais alors dans un état presque hypnotique, incapable de détourner mon attention de ce qui se passait, prisonnière des percussions et du cérémonial. Comme une vision irréelle d'un instant parfait, la sensation de revenir d'un voyage dans le temps, ou plutot dans l'intemporel. J'ai l'impression qu'à assister à cette profusion du sacré quelque chose en moi s'était éteint, la raison, notre esprit cartésien peut etre, car il n'y a rien à comprendre, tout est là à vivre, à sentir, à regarder. J'ai eu par la suite parfois l'impression d'etre là sans etre là, absente à moi meme. Concrètement ca veut dire que j'étais un peu larguée après avoir assisté aux crémations et à la puja. La parole devenait plus en plus confuse, difficile d'écrire cette expérience aussi. Il y a meme un truc que j'ai fait et dont je ne me suis absolument pas rendue compte ! Mon père était aux toilettes, et derrière la porte je lui demandait ce qu'il fallait que je commande pour le petit déjeuner. Une demi heure après, je l'attendais toujours à la terrasse. Je commencais à m'inquiéter...je vais voir ce qu'il fabrique et ...je l'avais enfermée dans les chiottes ! Machinalement j'avais poussé le verrou extérieur.
Lui commencait vraiment à me prendre pour une dingue...! Varanasi rendrait-elle fou ? J'étais loin d'etre dans ce cas mais j'ai trouvé un bouquin à Delhi, "fous de l'Inde : délires d'occidentaux et sentiment océaniques", écrit par un psychiatre au consulat de France à Bombay qui a rencontré des voyageurs francais pour lesquels l'Inde agissait comme un révélateur de pathologies deja presentes, et d'autres pour lesquels le pays devenait carrément un agent pathogène !

 

Lundi 11 Aout
22h30
Katmandou

Ben on en a mis du temps pour venir ici ! Au bout de 3h de bus, et après la pause petit dej’, hop ! tout le monde descend, "the road is broken". Vous devez continuer à pied pendant une demi-heure et un autre bus vous récupèrera plus loin. Bon... un peu d’aventure ça fait pas de mal ! Nos sacs sur le dos nous suivons sous un soleil ardent les dizaines d’autres passagers abandonnés là par leurs bus. Avec un peu d’imagination nous devenions des réfugiés en exil fuyant les combats, sauf que dans notre cas on ne savait pas très bien de quel côté était la guerre, puisque le flux des voyageurs s’effectuait aussi en sens inverse. On passe devant une centrale hydro-éléctrique. Un chantier s’active. Le pont à cet endroit a été complètement emporté dans la rivière par un glissement de terrain. A pied on traverse le ruisseau sur un pont de fortune fait de planches et de rondins, et on marche, on marche. Nous croisons un homme qui porte une vieille femme sur son dos, soutenue par une sangle.

Tous assis au bord de la route, on attend que le bus promis par « Blue sky travels » arrive, soit disant dans dix minutes. D’autres bus continuent d’affluer, tentant de périlleux demi-tours sur la route étroite après avoir déposé leurs passagers. Arrive un bus...de chèvres, qui lui aussi fait descendre tout le monde ! Je remarque alors un liquide brunâtre qui coule à l’arrière du bus, et que l’on identifie à l’odeur comme étant de la pisse de chèvre. A l’intérieur un gars évacue les excréments du couloir à la balayette.
« C’est celui là notre bus ? ! » Meuh non ! HS pendant dix ans celui là !

 

 

Mardi 12 Aout
14h
Katmandou

Quelle ville, quelle ville ! Des boutiques partout, à Thamel le quartier où se concentrent la majorité des touristes étrangers. Des multitudes d’objets d’artisanat tibétains, tous plus beaux les uns que les autres. Sur les étalages à Durbar Square, les poignards rituels côtoi
ent les couteaux de la « Gorkha army », il y a tout ici pour claquer du fric : thankas à 100 $US, statuettes, ambre et turquoise, des bijoux en veux tu en voilà, des fringues baba cool...


Dans « Freak Street », littéralement « la rue des hippies », qui a jadis connu ses heures de gloire, il ne persiste plus grand chose des mythiques chemins de Katmandou. Seulement quelques vieilles lodges encore en service, comme celle où nous avons dormi hier, avec ses minuscules escaliers en bois, ses petites piaules au plafond bas mais aujourd’hui aussi chères que les chambres de Thamel meilleur standing. D’autres vieux immeubles ont été démolis. Par contre la rue n’est toujours pas pavée et encore moins goudronnée. C’est une pataugeoire, boueuse et glissante, avec des trous et des cailloux, des travaux sur les canalisations, qui n’empêchent pas voitures, motos, vélos et piétons de s’y cotoyer. Trente ans après, Freak Street n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a été, et c’est Thamel, quartier goudronné, nettoyé, surveillé, qui accueille désormais le trekker et non plus le hippie. ( le pouvoir d’achat n’est pas le même non plus, l’industrie népalaise du tourisme l’a bien compris.)

Il y a bien sur quelques exceptions. Dans l’hôtel de Freak Street, nous avons croisé un homme relativement âgé, cheveux et barbe longs, qui jouait quelques accords sur une guitare. Accroché dans un cadre au mur, à côté de la réception, un dessin daté de 1982 représentait des jeunes filles en jupes longues en train de tricoter, de boire du thé, de fumer le pet’ dans le petit patio de la lodge, et un mec qui arrivait, les yeux en spirale, le tout dessiné avec beaucoup d’humour ! C’est l’ambiance qui devait régner ici lorsque ce touriste a dessiné ça.
Au Népal, l’herbe se vend toujours aussi facilement et l’usage en est largement toléré dans certains restos et autres endroits publics. Ce n’est plus le cas de l’Inde qui a fait la chasse aux "drogués" et impose à tou
s les établissements d’afficher « no smoking » (même la cigarette), ce qui n’empêche pas les patrons de mettre un cendrier sur toutes les tables !

 

Samedi 16 Aout
21h
Varanasi

J’ai déconnecté pendant quelques jours, le temps qu’on était à Katmandou, d’une parce que je n’avais plus de pages dans mon cahier et de deux parce que j’ai eu la mauvaise idée de bouffer les restes d’une pizza dont le « jambon » ne devait plus être très frais.


Katmandou est une ville étrange, lorsqu’on y regarde de plus près...On y voit un peu de tout, autant du côté des Népalais que des Occidentaux. Des couples bizarres : une touriste étrangère d'un certain âge qui prend son petit déjeuner à 7h du matin en compagnie d’un Népalais plus jeune qu'elle, et qui lui paie l’addition. Et il y en a d’autres, la ménagère européenne de plus de quarante ans, grosses bagues aux doigts, qui s’affiche au bras d’un beau, jeune et glabre Népalais...On pense à une forme de « tourisme sexuel », à tort ou à raison p
eut-être, j’en sais rien, mais c’est la seule explication rationnelle qui satisfait notre curiosité des moeurs. ( Je vous l’ai déjà dit, je voyage en compagnie d’un psycho-sociologue raté !). 

Il est vrai qu’il arrive d’être complétement dérouté par des situations qui à nos yeux d’étrangers n’ont aucun sens apparent. Pourquoi, comment, qui c’est celui-là ? Alors on invente, on suppose, faute de connaître l’histoire de chacun. On s’interroge sur le destin qui fait des vies si opposées, qu’est-ce qui a bien pu arriver. Hier soir par exemple, au resto avec vue sur le carrefour, on voit une femme s’installer au carrefour avec trois gamins. Elle récupère des cartons alentour et s’installe par terre devant la grille d’une boutique, à côté de briques qu’elle pousse (parce que le boutique d’à côté est en travaux), et s’assoie les pieds dans le caniveau.


On observe. On attend, intrigués. Que va-t-elle faire ensuite ? Sans doute mendier aux touristes. Ben non. Elle ne demandait RIEN. Elle se grattait parfois la tête et ses cheveux qu’elle avait en désordre, ramenait ses jambes sous elle, le regard perdu. Sa fille, une petite de quatre ou cinq ans, pleurait, gémissait, jusqu'à ce que sa mère sollicite le marchand de fruit à côté (qui transportait son étalage sur un vélo). Le marchand lui jeta une banane, visiblement pas sortie du dernier arrivage. Les gens dans le carrefour passaient pour la plupart sans la voir. Elle commença à installer ses gamins sur les cartons pour dormir, les phares des motos en plein dans les yeux. Parfois des touristes passaient, la voyaient, et tout en marchant ils se retournaient à plusieurs reprises, interpellés, mais ne la voyant pas mendier ils n’osaient peut-être pas lui donner quelque chose. Puis, un mec en passant lui a filé un billet. Une femme est venue lui apporter une pizza.

Deux Coréennes lui ont acheté des biscuits. Encore un moment après arrive une bonne femme, une Népalaise, qui vient lui parler. On dirait qu’elle essaie de la convaincre d’aller quelque part, et l’autre refuse. C’est là que nous, du haut de notre balcon, on commence à se faire un film : c’est peut-être une employée des services sociaux (s’il y en a !). Mais cette femme à l’air de condition modeste aussi, bien que moins démunie que l’autre. Peut être une ancienne compagne de galère...Une deuxième femme arrive, s’asseoit. Celle-là aussi a des gamins qui arpentent gaiement le carrefour en essayant de grapiller quelques roupies aux touristes, ou bien s’amusent à narguer le jeune portier du « Delicatessen Center ». Les femmes papotent un moment. Pendant un instant je la crois moins à plaindre, au moins je vois qu’elle n’est pas seule. Mais au fond ça ne change rien. Je me pose toujours autant de questions.

Après avoir englouti une bonne part de pizza, la petite doit avoir soif. La mère alors se lève, fait quelques pas d’une démarche mal assurée, fatiguée, jusqu’au « Delicatessen Center » où elle demande au portier de lui donner de l’eau.
Qui sont ces femmes ? De quoi vivent-elles ? Quelques sourires adressés à des hommes Népalais me laissent imaginer qu’elles se prostituent. Mais voilà, je suis toujours aussi ignorante, peut-être qu’elles connaissaient cet homme, et c’est moi qui imagine trop. Sauf que la réalité est souvent bien plus complexe et parfois sordide.


Devant mon « tuna mayonnise sandwich » dont je n’avais pas mangé la moitié, je me sentais coupable et à présent concernée par le destin de cette
femme que je n’avais cessé d’observer. En sortant j’ai traversé le carrefour, je suis allée lui donner cent roupies (bien plus qu'une journée de salaire ordinaire), en prenant le temps de la regarder et de lui sourire. Elle n’avait pas ce regard dur qu’on parfois les gens marqués par la misère. Elle m’a rendu mon sourire en me disant « thank you ». Plus loin je me suis retournée dans sa direction, elle me faisait aurevoir de la main...

Voilà ce que je retiendrai de Thamel. Une véritable patchwork humain, où la détresse de ce soir-là n’a jamais été aussi troublante, peut-être à cause de ces contrastes, ce choc des cultures, ces retraitées italiennes qui viennent faire leur shopping à Katmandou, ce quartier qui transpire le fric, ce « Delicatessen Center » aux vitres teintées, et même les Népalais branchés qui viennent s’éclater le soir à Thamel, dans ses pubs irlandais et son « Buddha Bar ».

Trop de contrastes en UN SEUL CARREFOUR. C’est pire que l’Inde qu’on dit pays de contrastes. Je ne trouve pas. L’Inde au moins a une unité, à Thamel c’était du n’importe quoi !

Dimanche 17 Aout
20h
Varanasi
Marcher dans les venelles quand c’est le black out général s’avère périlleux. On a eu du bol de ne pas glisser sur une merde de vache ou autres immondices divers et variés. Le restaurant où nous sommes a trouvé le bon tuyau, avec un peu d’humour indien. Devant l’entrée on peut lire : « Yes, we are less dirty... » !

A l’intérieur, comme par hasard, c’est plein d’Asiatiques. Tout est carrelé, climatisé, il y a même un aquarium avec des poissons roses. La musique est très soft genre dream-electro. A une table pas loin il y a le japonais avec qui j’ai discuté ce matin à l’hotel. Dans un très bon français il me demandait dans quelle région j’habitait, quel département...le numéro du département !

Il semblait étrangement captivé par la géographie. L’individu, bof, dans la conversation ça n’avait pas l’air de l’intéresser plus que ça. Les questions que j’essayais de lui poser du genre « C’est la première fois que vous venez en Inde ? », il n’y répondait que par oui ou par non et se replongeait aussitôt dans la géographie française. Au bout d’un moment d’un silence gené pour moi, il me demande :
« Comment se nomment les gens qui habitent le Tarn ? Les tarniens ? ».
A force d’insistance j’ai finit par apprendre qu’il a déjà voyagé un peu partout en France. Il m’a montré une vieille photo d’identité d’une adolescente de quinze ans ; sa correspondante française qui habitait en Lozere.
Puis je lui demande : « Et vous, vous habitez où ? »
- « Nulle part. Je voyage pendant quatorze mois, je vais en Europe orientale, Ukraine... »

Dimanche 24 Aout
train Pathankot-Delhi

Ca fait un bout de temps que je n’ai pas écrit. Pour plusieurs raisons. D’abord j’ai été malade pendant une semaine, et puis l’enthousiasme du début à fait place à la lassitude.

Déjà à notre retour à Delhi j’en avais marre, de tout, de l’Inde, des indiens, de cette rue bruyante, ces klaxons incessants de cinq heures du matin à onze heures du soir. 

Dégoutée aussi de l’attitude d’un gars du personnel de l’Hotel Shelton qui s’est cru autorisé à transformer une poignée de main en geste équivoque. Et comme nous nous apprêtions à partir à la gare, nos sacs sur le dos, après la surprise je n’ai pas pu réagir à temps et lui demander des explications. J’avais la rage. Ils ont l’art de toujours faire ça en loucedé, au moment où l’on est le moins prompt à réagir.

J’en ai marre de ces comportements déplacés, méprisants, irrespectueux, car nul doute qu’il n’aurait pas eu l’idée de faire ça à une Indienne. Ils abusent de ta confiance, de ton respect, quand toi tu donnes naturellement le tien, même sous couvert d’un badge d’hotel.
Nous étions en route pour Dharamsala, où nous passerions dans un climat meilleur les quelques jours qui nous séparaient du départ pour l’Europe.


Mais après cet événement, dans le train je ne supportais pas de sentir sur moi les regards de ces militaires de retour de permission, alanguis sur leurs couchettes, occupés à me dévisager pendant que moi je toussais, fièvreuse, comme une tuberculeuse. A bout de nerfs, j’ai finit par leur adresser méchamment un « qu’est ce que t’as à me regarder ? » qui bien sur n’a pas fait son effet. C’était moins pour les dissuader que pour exprimer la colère que j’avais toujours depuis que nous avions quitté l’hotel. Ils s’en foutent de toute manière, de toi, de ce que tu es, de ce que tu penses, de ce que tu peux ressentir. J’ai parfois l’impression d’etre une merde pour eux, ou un objet de cirque, ça dépend des circonstances. C’est le regard objet, passif pour certains. Ils te fixent mais c’est comme si tu n’étais qu’un objet incongru qui fasse obstacle à leur horizon. Pour d’autres c’est le regard brillant, le pire, du jeune mec que ses hormones titillent et qui va dire à son copain eh t’as vu la fille ! Eux, ceux que j’appellerais les ados entre quinze et trente ans, ont systématiquement le même comportement. Entre eux tout d’abord ils se baladent main dans la main - et cela surprend toujours les européens qui croient voir partout des couples d’homosexuels -. Souvent j’en ai vu qui tripotaient affectueusement le ventre, les bras de leur copain, scotchés, jusqu'à ce que celui qui fait l’objet de ces palpations repousse virilement l’autre, mais toujours sur le mode de la plaisanterie. Ils se touchent tout le temps, soit en se tenant par la taille ou les épaules. Ils semblent ne pas pouvoir s’en empecher, et comme ces « ados » n’ont que leurs amis du même sexe pour épancher leur soif tactile, de là à l’homosexualité il n’y a qu’un pas, que ces hommes franchiraient sans doute sans s’en rendre compte.


L’Inde est un pays de frustrés. Et ce n’est pas la première fois que je le pense. On a l’impression que tout tourne autour de ce manque qu’éprouve la gent masculine. Que ce soit à la télévision ou au cinéma c’est flagrant. Dans un clip sur MTV, j’ai vu la chanteuse se faire violenter, secouer comme un prunier par le chanteur, puis rejeter la tete en arriere avec passion pour recevoirs quelques baisers, cela quand il ne préfère pas le faire lui même en la tirant par les cheveux. Inutile de préciser peut etre tellement le fantasme est connu : elle adore ça... Coups de hanches évocateurs, mimiques jouissives, tout y passe. Sans ça il semble qu’un clip ne soit pas diffusable. Comme une censure à l’envers si on veut...Mais jamais de baiser sur la bouche, car la chanteuse - ou l’actrice - tourne toujours la tête au dernier moment, outrée.


Je fais un rejet complet. L’Inde pue le frustration et le désir masculin, au bout d’un moment ça devient lourd pour moi d’évoluer dans cette atmosphere.
Marre de devoir faire la différence entre le gentil et le méchant, entre le regard innocent et le regard pervers, entre celui qui te considere comme une personne et celui qui ne te voit qu’en tant que femme avec qui il peut se permettre ce que la pudeur inculquée aux indiennes considérerait comme un affront. Ce que je considère aussi. Car s’il est parfois vrai que certaines occidentales font tout pour encourager ce genre de pratiques, la plupart font les frais de la malice malveillante de ces indiens, du simple « eh chérie » lancé dans la rue, jusqu’au viol dans les endroits les plus touristiques ( Goa, Kovalam notamment ).

 

 


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